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Arthur Rimbaud - Page 3

  • printemps des poètes (6) - le printemps est évident, car...

    Le soucis, quand un blog commence à dater est qu'on ne sait plus si on a déjà parlé d'un truc dont on a envie de parler. On peut bien faire des recherches mais on n'a pas trop envie..Et puis, si j'ai déjà posté ce poème de Rimbaud, ça ne me coûte rien de le refaire..tant je le trouve beau, riche en vocabulaire et en rimes délicieuses. Désolé ppur le copier-coller de mauvais goût mais c'est le printemps et le printemps, c'est quand même assez moche. (explications après)

    Le Printemps est évident, car
      Du cœur des Propriétés vertes,
      Le vol de Thiers et de Picard
      Tient ses splendeurs grandes ouvertes
    Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
      Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
      Écoutez donc les bienvenus
      Semer les choses printanières !
    Ils ont schako, sabre et tam-tam,
      Non la vieille boîte à bougies
      Et des yoles qui n'ont jam, jam...
      Fendent le lac aux eaux rougies !
    Plus que jamais nous bambochons
      Quand arrivent sur nos tanières
      Crouler les jaunes cabochons
      Dans des aubes particulières !
    Thiers et Picard sont des Éros,
      Des enleveurs d'héliotropes,
      Au pétrole ils font des Corots
      Voici hannetonner leurs tropes...
    Ils sont familiers du Grand Truc !...
      Et couché dans les glaïeuls, Favre
      Fait son cillement aqueduc,
      Et ses reniflements à poivre !
    La grand'ville a le pavé chaud,
      Malgré vos douches de pétrole,
      Et décidément, il nous faut
      Vous secouer dans votre rôle...
    Et les Ruraux qui se prélassent
      Dans de longs accroupissements,
      Entendront des rameaux qui cassent
      Parmi les rouges froissements !

    Concernant le printemps, je suis encore sous le coup de ce qu'écrit Eric Reinhardt dans Cendrillon, à savoir qu'au printemps, on se doit de repartir de l'avant de faire des projets et donc quelque part d'entrer en concurrence..après la douce léthargie - cocoon attitude - des mois d'hiver.

    Au printemps, le soleil encore bas rentre dans la maison et casse toute ambiance et permet à la poussière de s'épanouir. Alors il n'est plus besoin de laisser allumer ces petites lampes diffusant une lumière orangée qui rend une pièce si agréable. Il n'y a rien de pire qu'un jour de printemps ensoleillé.

    Au printemps, le soleil brille mais pas suffisamment pour en profiter pleinement. On est encore loin des journées caniculaires d'août où allongé sur une chaise longue ou à même le gazon,  on sent la crème de bronzage et on tombe dans un état semi-comateux tant le soleil est brûlant. Le printemps on est loin de tout ça. Le printemps, c'est l'adolescence de la nature. Or un adolescent est stupide, orgueilleux et souvent couvert de boutons. L'adolescent se cherche et pourtant croit tout savoir. Le printemps, c'est pareil.

    Vive l'automne.

    Loïc

     

  • improvisations sur Rimbaud # 1

    On reparle de Rimbaud (télérama de ce jour) pour une nouvelle édition des correspondances réalisée par un type que les rimbaldiens connaissent, à savoir Jean-Jacques Lefrère. Le père-noel devrait m'envoyer ce bouquin. Il a intérêt en tout cas ou je lui casse la goule. En attendant, petite analyse perso et sans prétention d'une lettre d'Arthur à sa famille depuis Aden...

    Aden, le 10 septembre 1884

    Mes chers amis,

    Il y a longtemps que je n'ai pas reçu de vos nouvelles. J'aime à croire que tout va bien chez vous, et je vous souhaite bonnes récoltes et long automne. Je vous crois en bonne santé et en paix, comme d'ordinaire.

    ça doit être la fatigue ou alors que je comprends plus rien à la langue française. ça veut dire quoi 'souhaiter un long automne' ? de bonnes récoltes, ok, c'est aléatoire mais que je sache, un automne, ça dure forcément 3 mois dans le calendrier. Après, pour le temps automnal, en général, c'est pas très agréable alors on en souhaite jamais que ça dure trop longtemps. Marrant aussi l'usage du mot 'croire' dans le sens de 'souhaiter'. un peu pédant de nos jours peut-être. 

    Voici le troisième mois de mon nouveau contrat de six mois qui va être passé. Les affaires vont mal ; et je crois que, fin décembre, j'aurai à chercher un autre emploi, que je trouverai d'ailleurs facilement, je l'espère. Je ne vous ai pas envoyé mon argent parce que je ne sais pas où aller ; je ne sais pas où je me trouverai prochainement, et si je n'aurai pas à employer ces fonds dans quelque trafic lucratif.

    là, c'est mon Arthur comme je l'aime, réaliste et fonceur. C'est pas la lettre de Guy Moquet qu'il fallait ressortir mais celle-ci lu devant un bataillon de grévistes de la ratp. Je vois d'ici leur goule. -))))

    Il se pourrait que dans le cas où je devrais quitter Aden, j'allasse à Bombay où je trouverai à placer l'argent que j'ai à de forts intérêts sur des banques solides, ce qui me permettrait presque de vivre de mes rentes. 24 000 roupies à 6% donneraient 1440 roupies par an soit 8 francs par jour. Et je pourrais vivre avec cela, en attendant des emplois.

    Et moi, il se pourrait que dans le cas où je devrais passer par la cuisine, je prenasse un café.

    Celui qui n'est pas un grand négociant pourvu de fonds ou de crédits considérables, celui qui n'a que de petits capitaux, ici risque bien plus de les perdre que de les voir fructifier ; car on est entouré de mille dangers, et la vie, si on veut vivre un peu confortablement, vous coûte plus que vous ne gagnez. Car les employés, en Orient, sont à présent aussi mal payés qu'en Europe ; leur sort y est même bien plus précaire, à cause des climats funestes et de l'existance énervante qu'on mène.

    Moi je n'ai que de petits capitaux et je t'emmerde. ( et je n'ai jamais trafiqué d'armes, parce que les armes, c'est pas bien car ça peut tuer les gens). Pour te rassurer, je pourrais bien te parler de la précarité en France car depuis le 6 mai 2007 à 20heures, non seulement on peut perdre son emploi d'une seconde à l'autre mais on est tous fichés, surveillés par des caméras de surveillance et si ça continue on sera flingué par la milice pour un oui ou pour un non..alors, qu'est-ce que t'en dit de ça ? Est-ce que tu crois que c'est pour ça que j'écris des lettres ?

     

    Moi, je suis à peu près fait à tous ces climats, froids ou chauds, frais ou secs, et je ne risque plus d'attraper les fièvres ou autres maladies d'acclimatation, mais je sens que je me fais très vieux, très vite, dans ces métiers idiots et ces compagnies de sauvages ou d'imbéciles.

    raciste en plus... 

    Enfin, vous le penserez comme moi, je crois : du moment que je gagne ma vie ici, et puisque chaque homme est esclave de cette fatalité misérable, autant à Aden qu'ailleurs ; mieux vaut même à Aden qu'ailleurs, où je suis inconnu, où l'on m'a oublié complètement et où j'aurais à recommencer ! Tant, donc, que je trouverai mon pain ici, ne dois-je pas y rester ? Ne dois-je pas y rester, tant que je n'aurai pas de quoi vivre tranquille ? Or, il est plus que probable que je n'aurai jamais de quoi, et que je ne vivrai ni ne mourrai tranquille. Enfin, comme disant les musulmans : c'est écrit - c'est la vie : elle n'est pas drôle !

    Arthur, il me semble qu'on t'a connu plus rebelle que ça dans les environs de Paris pendant le Commune. Mais quelque part, je te comprends. Moi depuis que j'ai passé la trentaine, je vire un peu comme ça. Mais quand même, je ne crois pas être si fataliste. Et les musulmans disent des choses que tu devrais pas entendre.  

    L'été finit ici fin septembre ; dès lors, nous n'aurons plus que 25 à 30° centigrades dans le jour, et 20 à 25 la nuit. C'est ce qu'on appelle l'hiver à Aden.

    Ici, c'est l'automne. Après une période très fraiche, voire froide, on vient d'entrer dans un cycle humide et les anciens disent déjà que c'est parti pour au moins 40 jours, ce qui fait dire à certains qu'on fêtera noel au balcon. C'est ce qu'on appelle l'hiver en Bretagne, un hiver comme on en trouve que dans l'Ouest de l'Europe. la la la la la

    Tout le littoral de cette sale mer Rouge est ainsi torturé par les chaleurs. Il y a un bateau de guerre français à Obock, où, sur 70 hommes composant tout l'équipage, 65 sont malades des fièvres tropicales ; et le commandant est mort hier. Encore, à Obock, qui est à quatre heures de vapeur d'ici, fait-il plus frais qu'à Aden, où c'est très sain et seulement énervant par l'excès des chaleurs.

    Arrête de te plaindre s'il te plait..et rentre au pays. j'ai une bonne cave, un canapé-lit et je te ferai lire des trucs de Proust. On regardera des films, tu vas voir, tu vas halluciné. Toi qui aimais la photographie et ba dans les films, les images bougent..et y'a même des films où on parle de toi. sinon, mes condoléances à la famille du commandant.

    Bien à vous,

    Rimbaud.

  • les mains de Jeanne-Marie - Gisèle le Rouzic

    il n'y a pas marqué CR3 devant le titre. ça veut dire que je n'ai pas encore lu ce livre. Mais ça ne saurait tarder. Avant toute chose, je dirais que j'ai stoppé ma lecture en cours. Il s'agissait d'un roman de Paul-Louis Rossi la villa des chimères, bouquin que j'ai pris à la biblio, par hasard,  en fermant les yeux. Quand je trouve rien, c'est ce que je fais et parfois j'ai de bonnes surprises. Là, bon, c'est pas une mauvaise surprise, c'est juste que ça ne correpond pas à mes envies du moment. La villa des chimères est un road-movie moderne d'un couple français en quête, l'un d'un certain type d'architecture, et l'autre de ses origines. En même temps, il y a une sorte de course poursuite. Je n'ai pas tout compris en fait. Depuis que j'ai repris le boulot, je ne lis que 3 pages par jour et à ce rythme-là, on perd vite le fil de l'histoire. Je pense que pour bien s'imprégner d'un livre, il faut l'engloutir très vite. 3 jours, c'est bien.

    23b2d55515d94bf426bfe07df52ebcdd.jpgAujourd'hui, je commence la lecture d'un roman local-historique écrit par Gisèle Le Rouzic, une femme de mon coin.  Elle est la fille d'un ancien ouvrier des forges d'Hennebont. Tapez 'forges d'Hennebont' dans wikipedia et vous saurez de quoi je parle. Comprenez que dans une région de paysan comme la notre, l'expérience des forges a marqué les esprits. Même si elles sont fermées depuis 1966, tous les environs sont encore marquées par cette époque, les luttes syndicales, les mobilisations diverses. J'aime l'idée de la non-résignation, que dans l'union, tout est possible

    Du coup, je me promène souvent autour des ruines de l'usine. Je me dis que ça ferait un beau décor de film. Il y a de quoi faire. On a le cadre et le début du scénario : un paysan de Languidic laisse sa ferme pour aller bosser dans les forges et il se rend compte très vite des conditions de travail abominables. Il crée un syndicat et compte mener la vie dure aux patrons. Une sorte de Germinal, mais par ici, en Bretagne, sur les bords du Blavet.

    C'est un peu de tout ça que doit parler Gisèle Le Rouzic dans son livre. Rappelons aux incultes que les mains de Jeanne-Marie est un poème de Rimbaud. Que voici (perso, j'aime pas la première strophe mais par la suite, c'est sublime..bien sûr, je vous parlerai du livre..)

     

    Jeanne-Marie a des mains fortes,
    Mains sombres que l'été tanna,
    Mains pâles comme des mains mortes.
    - Sont-ce des mains de Juana ?

    Ont-elles pris les crèmes brunes
    Sur les mares des voluptés ?
    Ont-elles trempé dans des lunes
    Aux étangs de sérénités ?

    Ont-elles bu des cieux barbares,
    Calmes sur les genoux charmants ?
    Ont-elles roulé des cigares
    Ou trafiqué des diamants ?

    Sur les pieds ardents des Madones
    Ont-elles fané des fleurs d'or ?
    C'est le sang noir des belladones
    Qui dans leur paume éclate et dort.

    Mains chasseresses des diptères
    Dont bombinent les bleuisons
    Aurorales, vers les nectaires ?
    Mains décanteuses de poisons ?

    Oh ! quel Rêve les a saisies
    Dans les pandiculations ?
    Un rêve inouï des Asies,
    Des Khenghavars ou des Sions ?

    - Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
    Ni bruni sur les pieds des dieux :
    Ces mains n'ont pas lavé les langes
    Des lourds petits enfants sans yeux.

    Ce ne sont pas mains de cousine
    Ni d'ouvrières aux gros fronts
    Que brûle, aux bois puant l'usine,
    Un soleil ivre de goudrons.

    Ce sont des ployeuses d'échines,
    Des mains qui ne font jamais mal,
    Plus fatales que des machines,
    Plus fortes que tout un cheval !

    Remuant comme des fournaises,
    Et secouant tous ses frissons,
    Leur chair chante des Marseillaises
    Et jamais les Eleisons !

    Ça serrerait vos cous, ô femmes
    Mauvaises, ça broierait vos mains,
    Femmes nobles, vos mains infâmes
    Pleines de blancs et de carmins.

    L'éclat de ces mains amoureuses
    Tourne le crâne des brebis !
    Dans leurs phalanges savoureuses
    Le grand soleil met un rubis !

    Une tache de populace
    Les brunit comme un sein d'hier ;
    Le dos de ces Mains est la place
    Qu'en baisa tout Révolté fier !

    Elles ont pâli, merveilleuses,
    Au grand soleil d'amour chargé,
    Sur le bronze des mitrailleuses
    A travers Paris insurgé !

    Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
    A vos poings, Mains où tremblent nos
    Lèvres jamais désenivrées,
    Crie une chaîne aux clairs anneaux !

    Et c'est un soubresaut étrange
    Dans nos êtres, quand, quelquefois,
    On veut vous déhâler, Mains d'ange,
    En vous faisant saigner les doigts !

  • printemps des poètes (5)

    Au printemps 1871, Rimbaud avait résolu de nous donner une heure de littérature nouvelle et il commençait de suite par un psaume d'actualité :

    Le Printemps est évident, car
    Du coeur des Propriétés vertes,
    Le vol de Thiers et de Picard
    Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

    0 Mai ! quels délirants cul-nus !
    Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
    Écoutez donc les bienvenus
    Semer les choses printanières !

    Ils ont shako, sabre et tam-tam
    Non la vieille boîte à bougies
    Et des yoles qui n'ont jam, jam...
    Fendent le lac aux eaux rougies !

    Plus que jamais nous bambochons
    Quand arrivent sur nos tanières
    Crouler les jaunes cabochons
    Dans des aubes particulières !

    Thiers et Picard sont des Eros,
    Des enleveurs d'héliotropes,
    Au pétrole ils font des Corots :
    Voici hannetonner leurs tropes....

    Ils sont familiers du Grand Truc !...
    Et, couché dans les glaïeuls, Favre
    Fait son cillement aqueduc,
    Et ses reniflements à poivre !

    La Grand'ville a le pavé chaud
    Malgré vos douches de pétrole,
    Et décidément, il nous faut
    Vous secouer dans votre rôle...

    Et les Ruraux qui se prélassent
    Dans de longs accroupissements,
    Entendront des rameaux qui cassent
    Parmi les rouges froissements !

    medium_cri_peuple_03.jpgJe ne vous retranscris pas ce poème parce que c'est le printemps. Contrairement aux apparences, Rimbaud se foutait du printemps. Non, pour une raison qui me dépasse, c'est le poème qui me trotte dans la tête en ce moment. J'ai toujours un truc qui me trotte dans la tête. Quand ce n'est pas une mélodie, c'est une expression et en ce moment, c'est ce poème. Ici, bien sûr, c'est du printemps révolutionnaire dont il s'agit (commune de Paris) Au delà du fond, c'est la rhétorique utilisée qui me plait ici. Tout ces noms propres, ces noms de villes et termes peu courants (banbochons, tropes..). Sur le fond des choses quand même, je vous invite à aller sur cette page : http://rimbaudexplique.free.fr/poemes/chantdeguerre.html

    Je ne suis pas si calé sur cette période de notre histoire dont tous les rimbaldiens débattent sur le fait de savoir dans quelle mesure le poète participa à la Commune. En tout cas, s'il n'y participa pas dans les faits, son coeur y était, à n'en pas douter. La révolte, c'est l'action.

  • Verlaine-Rimbaud : l'arme du crime

    Anne, qui vient de temps en temps ici m'en avait touché un mot : on aurait retrouvé l'arme avec laquelle Verlaine a tiré sur Rimbaud. J'avais quelques recherches sur la toile sans rien trouver...et aujourd'hui, feuilletant l'express dont mon père est abonné, je tombe sur ceci : http://livres.lexpress.fr/dossiers.asp?idc=12167&idR=4

    Voilà, quel est l'intérêt littéraire de cette trouvaille ? aucune ! mais je sais que beaucoup de rimbaldiens s'attachent à ces petites choses...ça mange pas de pain non plus !

    medium_lettrarthur.jpgSinon, il y a un nouveau site consacré au poète sur le net, site spécialement dédié à toutes les lettres que reçoit la poste de Charleville à l'attention d'Arthur Rimbaud. Rimbaud habitait plus précisément dans la ferme de Roche à l'adresse : Arthur Rimbaud, Route départementale 23, 08130 Roche. Roche est dans la campagne aux alentours de Charleville mais à moins d'être un peu fou, il est inutile d'y aller, il ne reste de la ferme qu'un mur en ruine. Il parait d'ailleurs qu'un rimbaldien un peu fou aussi avait dans l'idée qu'Arthur à son retour d'Afrique avait planqué de l'or quelque part dans la ferme. Il fit faire des fouilles etc...sans résultat évidemment ! Il y a toute une mythologie comme ça autour de Rimbaud....

    A titre personnel, mon site est toujours en ligne mais pas mis à jour depuis des lustres, pourtant il me reste bien des lettres abyssines à taper (puisque tel est sa spécificité)  mais le fait que je n'ai pas trop le courage et que ma machine à écrire (qui a 25ans quand même) commence à me jouer des tours au niveau du chariot que l'on doit ramener à la ligne lorsqu'on est en bout de phrase. On dirait que tout cela est grippé.

    Le site d'Amandine est régulièrement mis à jour, surtout sur le graphisme, mais le forum a été fermé sans préavis ! Du reste, ce forum était devenu un peu n'importe quoi...mais le site est toujours là et est sans doute le meilleur consacré à Arthur.

    En ces temps où les pays occidentaux gambergent pas mal sur les méfaits ou bienfaits de la colonisation, voici de joli poème, qu'Amandine d'ailleurs aime beaucoup :

    démocratie

    "Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
    "Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
    "Aux pays poivrés et détrempés ! - au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
    "Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route !"

     

  • les jours fragiles

    medium_bessonsite.gif


    J'ai lu ce livre il y a plus d'un an. Il narre les derniers mois de la vie de Rimbaud et mélange fiction et faits réels. Sur la chronologie des faits et les faits eux même, tout est respecté mais ce sont les impressions, les états d'âmes et les atermoiements de Isabelle Rimbaud et de son frère qui sont largement issus de l'imagination de l'auteur, Philippe Besson, un spécialiste des 'rentrées littéraires' et des grands tirages.
    Ce livre est vraiment une réussite et il donne au génie de Rimbaud un pendant terriblement humain. L'homme au semelle de vent devenu cul de jatte souffre atrocément et pleure son Abyssinie perdue. Après avoir exploré les confins de l'âme humaine, il n'a plus, en ce triste et pluvieux été de 1891 que ses yeux pour pleurer et sa soeur pour l'assister. Ses préoccupations sont devenues bassement matérielles.
    C'est poignant et pathétique est la dernière phrase écrite d'Arthur, qui, revenu à Marseille avec Isabelle (on ne sait pas trop pourquoi, il demande à revenir à Marseille) écrit 'dîtes-moi à quelle heure je dois être monté à bord' en parlant du bateau partant pour l'Afrique...

    A noter que notre déchet national Guillaume Depardieu va jouer prochainement Arthur dans une adaptation du livre...rôle de composition ?